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L’an 2011, c’est le premier chapitre de la seconde décennie du XXIème siècle : Après le bug de l’an 2000 et l’attaque des deux tours du World Trade Center, notre monde contemporain est devenu instable et incertain, menacé par de nouvelles secousses, tsunamis et autres séismes géo-politiques qui se mesurent en temps réel sur l’échelle de Twitter. La tendance 2011 Rétro-digital, c’est prendre conscience qu’on est déjà dans le futur, comme si c’était hier.

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Ce glissement spatio-temporel, c’est la mémoire du futur. En une journée, voir en à peine quelques heures, nous avons été propulsé dans l’hyper-vitesse du nouveau monde, traumatisé par le choc d’une rare violence. C’était le 11 septembre 2001. Ce monde apocalyptique auquel nous avons survécu nous a plongé dans une amnésie identitaire collective, pendant près d’une décennie. Nous avons vécu ce début de siècle comme si c’était hier, car il ne s’est pas passé un jour sans que nous y pensions, ou qu’un événement même anodin nous y fasse penser : un feuilleton américain, le chiffre 11, un colis suspect dans le métro, un avion dans le ciel, etc.

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Ground Zéro, c’est le point de départ de l’histoire de cette dernière décennie, le disque dur de notre mémoire collective ré-initialisé. Du 11 septembre à l’an 11, nous sommes entrés progressivement dans l’ère digitale sans étonnement, nous nous sommes connectés les uns aux autres sans difficulté, nous avons confié nos mémoires vives aux machines sans méfiance : nous avons juste zappé la question du futur tellement que le monde contemporain était complexe à suivre, même en temps réel.

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L’an 2000 a vu naître l’intelligence collective de l’homo-numericus 2.0, résident du Cyber-espace (Myspace, 2003) ou d’une Université Numérique (Facebook, 2004) où il se plait à mener une seconde Vie virtuelle (Second Life, 2007). Les premiers pionniers du Far Web colonisent ce nouveau monde digital, invente la culture Geek, avec son propre langage et même son encyclopédie participative (wikipédia, 2001).

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Il découvre les joies du partage communautaire (Youtube, 2005) évolue vers de nouvelles sphères d’intérêts (linkedin, 2002) ou d’influence (Klout, 2008)  et participe activement au flux d’information (Twitter, 2009) dont il est témoin en temps réel, parfois même avant la source officielle. Notre intelligence collective s’est implémentée à ce nouveau système-réseau, un monde persistant et parallèle dont nous sommes devenus à la fois accros, esclaves et prisonniers. Comme un rêve éveillé ?

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Alors l’homo-numericus 2.0 commence à se poser des questions : C’est quoi l’identité dans un univers peuplé d’avatars ? Comment s’assurer de ce qui est vrai, dans une réalité toujours plus augmentée ? Peut-on vivre librement sans la confidentialité des données ? Doit-on continuer à suivre le rythme effréné imposé par les progrès de l’ère digitale ? Ou bien est-il encore temps de fuir cette utopie, pour mieux reconstruire notre monde laissé en ruine, derrière nous ?

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La civilisation se réveille lentement de son coma, au lendemain des attentats du World Trade Center, mais avec cette nouvelle conscience Flashfoward qui lui transmet une vision immédiate du futur : parce qu’une catastrophe de cette amplitude à un impact immédiat sur les années à venir, l’humanité tout entière se prépare à affronter son avenir hypothétique.

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Après 2001, voici 2012, le second chapitre de notre siècle. De la réalité à la fiction, les grands conteurs de l’histoire et les storytellers contemporains se rejoignent autour d’un nouveau héros, le néo-prophète, l’élu qui détient une foi suffisante pour sauver l’humanité toute entière. C’est le précepte de l’allégorie de la caverne de la République de Platon, remis au goût du jour avec le film-phénomène Matrix (1999).

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La question du destin collectif se joue dans le libre-arbitre qui distingue l’humain de la machine. Pour échapper au « programme » et se déconnecter d’un monde utopique et illusoire, l’homo-numericus 2.0 ne peut survivre qu’au futur en revenant à la connaissance de son passé et de ses référents culturels fiables : dans la culture geek on appelle ça le code source. La tendance Rétro-digital, c’est le partage communautaire du souvenir du dernier demi-siècle, transmises aux digital natives. Ils vont nous aider à ramasser et rassembler dans les décombres d’une société révolue, les vieux objets fin de siècle qui donne sens à nos vies numériques, un « code source » transmises dans le temps aux générations futures. Bienvenue dans le monde moderne.